Regarde et interroge les anges...

Mélisandre regarda la jeune banie avec compassion. Elle répondit d'une voix douce :

- Oui, c'est en partie pour ça que les jeunes humains te fuient, Thalie. Mais tous les humains ne partagent pas ce point de vue tu sais? Il y a des humains dans l'Eden, des humains qui n'ont pas peur des créatures et les apprécient même. Ah et pour être complète dans mes explications, il y a un 4e clan : l'Hinra. c'est lui qui nous gouverne. C'est le clan le plus riche et ses membres ont pour but de faire avancer le progrès. Ils sont près à tout pour parvenir à leur fin. Malheur à celui qui se mettra en travers de leur chemin.

Mais vous, vous êtes pas une créature...

Mélisandre sourit.

- Tu apprendras avec le temps à discerner les autres créatures que les banies. Je suis une Hors-la-loi.

La jeune femme fit lentement sortir ses griffes, pour ne pas faire peur à la jeune fille.

- Voici une de nos particularités. L'autre étant que nous avons presque tous les yeux verts, fendues d'une pupille verticale le jour. Des yeux de félin. Il y a d'autres choses encore, mais elles ne se voient pas de l'exterieur. Nous sommes plus rapide et plus puissants que les humains, par exemple et notre constitution est légèrement différente.

Mélisandre n'en revenait pas que l'enfant ne sache pas tout cela. Personne n'avait donc entreprit son éducation? Comment pourrait-elle survivre si elle ne connaissait pas le monde qui l'entourait? Elle s'enquit doucement :

- Tu as d'autres questions, Thalie? Je serais ravie d'y répondre, enfin, si je le peux.

Elle eut un petit rire.

- Malheureusement, je ne sais pas tout.

Mélisandre regarda gravement la jeune banie.

- C'est ce qu'on te fait?

Elle hésita avant de continuer.

- Tu sais Thalie, il y a deux catégories de personnes : les bourreaux et les victimes. Conduis toi comme une victime et il y aura toujours un bourreau pour te traiter comme telle. Je sais de quoi je parle.

Son expression se fit plus sombre alors qu'elle replongeait dans son passé.

- Relève la tête, Thalie. Aie confiance en toi, crois en ta valeur. Les gens n'osent pas s'attaquer aux personnes fières et sûre d'elles. Pas de cette façon en tout cas. Pour ce que j'en sais, tu es une jeune fille intelligante, qui a du vivre des moments difficiles qui ont fait de toi une personne triste et mélancolique, éprouvant des difficultés à faire confiance aux autres ou à accepter que l'on puisse s'intéresser à toi, voire t'aimer.

Elle esquissa un sourire.

- Je suis persuadée que tu pourrais devenir une femme formidable.

Elle amorça le geste de lui caresser la joue avec sa main mais suspendit son action à quelques centimètres de la gamine, guettant une réaction quelconque.

Thalie sentit ses yeux la piquer. Elle battit vivement des paupières.
Les paroles de Mélisandre lui faisait chaud au coeur, mais sans qu'elle en prenne vraiment conscience, cela lui faisait aussi mal... Jamais elle n'avait eu quelqu'un pour la soutenir, elle avait apprise elle même a encaisser les coups et les tours que la vie lui jouait, et a se relever d'elle même...tout le monde pour cela, du moins, elle en avait l'impression, l'excluait. Thalie avait pris l'habitude de ne jamais donner son avis ou ses conseils, uniquement si on les lui demandaient, elle avait apprise a ne plus exister, a se faire aussi discrète qu'une ombre, toujours en l'attente de tendresse... de protection, d'amour et d'affection... mais à force d'attendre et d'espérer, elle avait finit par reculer, ne sachant pas ce que la vie pouvait lui donner jusqu'a ce jour où Shendrow était apparut, puis Mélisandre... Et chacun des deux lui avait fait connaitre un sentiment différent, Amitiée et Affection. Elle voulait s'en sortir, mais n'ayant jamais connu ceci, jamais elle ne saurait le faire seule...

Thalie regarda Mélisandre, ses yeux étaient plaintifs, suppliants...
"Juste un peu de tendresse" semblaient-ils dirent

Mélisandre remarqua la réaction de la jeune fille et son coeur se serra. Elle pouvait paraître froide au premier abord, mais il n'en était rien. Voir la gamine lui jeter un tel regard, si suppliant, abattit ses barrières.

- Oh Thalie...

Plutôt que de lui caresser la joue, elle prit la jeune fille dans ses bras, doucement, pour ne pas l'effaroucher, espérant ne pas s'être trompée sur la signification de ce regard. Elle se demandait pourquoi on avait exclue la petite banie. Parce que ses yeux, si noirs, si profonds, semblaient sonder votre âme? A cause de son expression triste et mélancolique? Elle ne comprenait pas vraiment.

Mélisandre fut soulagée de sentir Thalie se blottir contre elle. Elle lui caressa les cheveux d'une main, sans prononcer un mot. La petite fille s'était nichée entre ses bras, presqu'avec desespoir. Avait-elle seulement connue une fois cette étreinte maternelle? Mélisandre n'en était pas certaine. Cette jeune fille avait manqué d'affection, c'était certain. Elle faillit rire en songeant, qu'elle, en avait trop eu. L'amour maladif de son père à son endroit l'avait poussé à la plus grosse erreur de sa vie. Ne pouvait-il y avoir un juste milieu? Le manque ou le trop plein d'amour étaient tout aussi dévastateurs. Sans s'en rendre compte, elle s'était mise à fredonner une vieille berceuse de son enfance. Avec le recul, elle n'haïssait plus son père. Elle avait compris son chagrin et son report d'amour sur elle, même si elle ne le lui avait pas pardonné. Cette berceuse, combien de fois son père la lui avait fredonné? Des centaines... Sa gorge se noua. Elle dit d'une voix hésitante :

- Si tu ne sais pas où aller, tu peux venir avec moi... Ca ne me dérangerais pas du tout... J'espère juste que tu n'as pas peur des serpents?


Elle eut un petit rire et reprit précipitamment.
- Mais si tu ne veux pas, je comprendrais! Si tu veux me parler ou me voir, tu me trouveras à l'hôpital de l'Eden.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, la jeune femme fière qu'elle était avait peur de la réponse de l'enfant! Elle s'était attachée à Thalie et son sort la préoccupait. Jamais, elle ne pourrait la laisser repartir sans savoir ce qu'elle allait devenir...

Thalie entendit la berceuse, elle poussa un soupir de tristesse, dans ses rêves, elle avait imaginé une mère, belle, gentille, douce et attentionnée qui lui chanterait des chansons pour l'endormir. Ses yeux la piquèrent, mais elle résista et ravala ses larmes de détresse.
A la première phrase de Mélisandre, Thalie leva la tête et regarda Mélisandre

"Des serpents? Ils sont méchants?" demanda-t-elle

Thalie, dans son errance, avait eu une très mauvaise rencontre avec une vipère, cela avait faillit mal tourné, l'enfant était cachée dans les bois, le serpent s'était approché d'elle et l'avait tenue en peur et pleure pendant 5heures, trop long et trop dur pour Thalie qui depuis, avait une phobie des vipère ou tous serpents leur ressemblant.

A la deuxième phrase, elle réfléchis

"Merci de votre proposition...c'est pas que je veux pas...mais...j'ai quelqu'un qui s'occupe de moi..." dit-elle en regardant Mélisandre avec ses yeux noirs ou brillait une lumière de reconnaissance.

Des serpents? Ils sont méchants?

Cette réflexion enfantine arracha un sourire à la jeune femme.

-" Non, pas vraiment méchants... enfin pas avec moi. Mais de toute façon ils sont enfermés dans des vivariums! Ils ne se promènent pas chez moi en liberté."

Surtout que certaines espèces étaient vraiment vénimeuses...

Merci de votre proposition...c'est pas que je veux pas...mais...j'ai quelqu'un qui s'occupe de moi...

Mélisandre ne put retenir un soupir de soulagement, mélé de déception. Soulagement que la petite fille ne soit pas seule, déception pour la même raison.

-" Je suis heureuse de savoir que quelqu'un veille sur toi, ma douce. Mais j'espère que tu viendras me voir de temps en temps quand même?"

Il y avait un accent indéfinissable dans sa voix, comme de l'espoir... La jeune femme était bien seule, et cette enfant aussi...

Non, pas vraiment méchants... enfin pas avec moi. Mais de toute façon ils sont enfermés dans des vivariums! Ils ne se promènent pas chez moi en liberté.

Thalie poussa un soupir de soulagement. Elle était tellement rassurée de savoir qu'ils étaient enfermés.


Je suis heureuse de savoir que quelqu'un veille sur toi, ma douce. Mais j'espère que tu viendras me voir de temps en temps quand même?

*Veillez est peut etre un grand mot...*songea-t-elle amèrement

"Bien sur! Je viendrais vous voir très souvent." s'exclama-t-elle

Thalie lui sourit, elle aimait bien cette grande dame...

Bien sur! Je viendrais vous voir très souvent

Cette réponse mit du baume au coeur à la jeune femme.

- Je suis heureuse de t'avoir rencontré aujourd'hui Thalie.

Elle s'était exprimé d'une voix grave et sérieuse. Puis elle rendit son sourire à la jeune fille.

- Ca te dit d'aller faire un tour? A moins que tu ne préfères rester ici?

Thalie semblait plus paisible, plus confiante et cela ravit Mélisandre.

elle sourit. Elle était également contente d'avoir connue Mélisandre, mais ne parvenait pas à l'exprimer avec des mots. Tout ce qu'elle put faire, c'est donner à Mélisandre un regard, où tout ce qu'elle pensait en remerciment et amitié s'y troiuvait.

Ca te dit d'aller faire un tour? A moins que tu ne préfères rester ici?

"J'péfère partir faire un tour..." dit-elle sans hésitations.

Elle tourna furtivement la tête vers les anges qui ornaient la paroi, les même qu'elle avait autant contemplé...Elle leur lança nu regard meurtrier, accompagné d'une pensée aggressive.

*Vous êtes sensés protéger tout ce qui vit sur terre...mai vous m'avez pas protégez contre l'autre folle...vous êtes que des pauvres imbéciles qui ne savent rien préserver lorsqu'il faut !*

Thalie lui envoya un regard magnifique, mélange de recinnaissance et ...d'amitié? En revanche les statues n'eurent pas le droit à cette faveur. Mélisandre remarqua l'expression haineuse de Thalie pour les anges. Elle lui demanda d'une voix douce :

- Dis-moi Thalie, que t'ont fait ces pauvres anges pour mériter un tel regard?

Elle sourit et lui chuchota, complice :

- Moi, un tel regard ça m'impressionerait rudement...

Elle lui fit un clin d'oeil.

Thalie regarda élisandre dans les yeux.

"Ils nous ont pas protégés" fut sa seule réponse.

Thalie sourit au clin d'oeil de la jeune femme; Elle aurait pu prendre la remarque de la petite fille pour une remarque enfantine, mais Thalie ne savait pas l'expliquer autrement...

Mélisandre réfléchit aux paroles de la fillette.

- Tu crois qu'ils ne s'occupent pas de nous? Je le pensais aussi... mais je n'en suis plus si sûre... Peut-être que c'est grâce à eux que je t'ai rencontré. Qu'en penses-tu?

Elle sourit.

- N'attends pas que les anges te parlent Thalie, ils ne le font jamais. Mais quelques fois, ils donnent des indices pour nous montrer qu'ils veillent sur nous. Comme faire la rencontre d'une âme innocente et belle alors que l'on se meure de solitude.

Son regard s'était fait plus tendre alors qu'elle caressait les cheveux de Thalie.

- Ou veux-tu aller?

Mélisandre réfléchit quelques instants. Puis un sourire vint lentement éclairer son visage.

- Ca te dirait d'aller au parc d'attractions? Je sais pas toi, mais moi, j'ai très envie de manger une glace.

Un expression gourmande se peignit sur le visage fin de la H2L.

- Ou peut-être une bonne gaufre au chocolat.

Elle posa son index sur son menton et réfléchit, la mine sérieuse.

- A quel dilemne... Tu préfères quoi toi?

Thalie la regarda avec des yeux rond

"Une glace en hiver????? Vous êtes sur que sa va madame?" elle avait son air le plus sérieux

*elle est folle, elle veut être malade ou quoi? Et pis moi j'ai pas d'argent.*

La jeune femme éclata de rire.

- Oui tu as raison, une glace en hiver, ce n'est pas très sérieux. Alors va pour une gaufre alors!

Elle lui sourit gentiment.

- Oh et puis appelle moi Mélisandre s'il te plait. Madame ça fait bien trop vieux, ça me déprime.

Elle lui décocha un clin d'oeil.

- Alors va pour le parc? C'est moi qui invite!

Elle lui tendit la main, l'invitant à la rejoindre.

Thalie hésita un instant

*oh, et puis zut, on verra bien. Rika va pas aller m'embeter encore une fois parce que je suis un peu en retard.*

Elle attrapa finalement la main de mélisandre, et marcha à ses côtés.

"D'accord pour le parc Mélisandre." fit-elle malicieusement en accentuant le nom de cette dernière pour se moquer d'elle

Mélisandre eut un sourire rayonnant quand la fillette lui prit la main. Sourire qui s'élargit quand elle l'appela par son nom, une note malicieuse dans la voix.
Elle entraîna Thalie au dehors de l'église où le froid de l'hiver les saisit quelques instants. Heureusement, il faisait plutôt beau, le soleil transperçant le ciel bas et les nuages gris, réchauffant les deux femmes.

[--> suite au parc d'attraction ]